Difficile d’y voir clair dans les faits qui ont abouti à la condamnation d’un ancien gendarme adjoint de 28 ans, mardi 23 novembre, par le tribunal judiciaire d’Argentan (Orne). En pleine semaine d'actions des autorités contre les violences faites aux femmes, cette affaire fait néanmoins tâche.
Toujours est-il que, le 27 juin 2021, une femme dépose plainte au commissariat de police de la ville. Elle accuse son compagnon, gendarme adjoint volontaire (GAV) à la brigade d’Argentan, de violences conjugales. Le certificat médical qu’elle présente aux policiers atteste d’une interruption temporaire de travail (ITT) de 4 jours.
L'homme met fin à son contrat de GAV
Son conjoint l’aurait réveillé en pleine nuit en lui assénant une gifle avant de l’insulter, de lui tirer les cheveux et de lui décocher plusieurs coups, dont un à la pommette gauche et l’autre à l’abdomen. La cause de son accès de fureur? Le contenu du téléphone portable de sa compagne, consulté pendant qu’elle dormait. Placé en garde à vue après l’intervention de la police, l’homme, qui ne reconnait que partiellement les faits, sera placé sous contrôle judiciaire. Ce qui ne l’empêchera pas d’envoyer à sa compagne près de 200 SMS et une centaine d'appels malveillants, le tout en 24 heures.
Quelques jours plus tard, la plaignante va pourtant envoyer un courrier au tribunal, manifestant son souhait de retirer sa plainte. Elle aurait agi sous la colère, s’infligeant elle-même des blessures et mentant sur les faits.
Devant le tribunal, le prévenu abonde. Il reconnaît avoir fouillé le téléphone de sa compagne, mais il l’aurait juste réveillé pour discuter avant qu’une dispute n’éclate. La défense souligne sa bonne foi. A la suite de cette affaire, l’homme a fait le choix de mettre fin à son contrat de GAV car son "comportement n'était plus digne d'un gendarme". Il a en outre scrupuleusement respecté les obligations de son contrôle judiciaire.
La procureure de la République refuse cependant d’accréditer cette version. Selon elle, la femme, toujours amoureuse du prévenu, ment pour le protéger.
Son réquisitoire sera entendu par le tribunal qui condamne l’ancien gendarme à une peine de quatre mois de prison assortis du sursis simple et à l'obligation d'effectuer un stage de sensibilisation sur les violences conjugales.
Pour en savoir plus : lire l'article de Ouest France.